Renforcement de la
politique de contrôle
des naissances au Tibet
Nous
venons d'apprendre par
Kate Saunders,
spécialisée dans
l'étude des violations
des Droits de l'Homme au
Tibet, que les autorités
de la région autonome du
Tibet ont intensifié
leur politique de
planification familiale
avec l'expédition de 64
véhicules - cliniques
mobiles. Les femmes des
régions rurales du Tibet
n'ont pas accès à la
contraception, et ces
dernières années,
beaucoup se sont plaintes
que le personnel
sanitaire n'atteignent
pas leurs secteurs. Ces
nouvelles cliniques
mobiles semblent donc
visées à accroître le
contrôle des naissances
et l'exécution de la
politique de
planification familiale
dans les campagnes. La
politique de
planification familiale
au Tibet et en Chine se
concentre sur la
contraception et la
stérilisation, mais fait
l'impasse sur éducation
sanitaire, le bien-être
des femmes, et sur les
bilans de santé.
Un
professionnel de santé
occidental qui a
travaillé dans diverses
cliniques de la région
autonome du Tibet
déclare : "
Naturellement, certaines
femmes des campagnes sont
favorables à la
contraception, car elles
ne veulent pas avoir plus
d'un ou 2 enfants.
Cependant, nous avons de
nombreux témoignages de
femmes ayant déjà 2 ou
3 enfants et qui ont subi
de fortes pressions pour
se rendre dans ces
cliniques et utiliser une
méthode contraceptive ou
se faire stériliser.
"
Les
nouvelles équipes
mobiles fourniront
probablement des implants
hormonaux de Norplant
(NdT : implant effectué
dans le bras qui libère
des hormones
anti-ovulation pendant
plusieurs années) et
l'IUD (dispositif
intra-utérin) aux femmes
tibétaines. Il n'est pas
certains qu'elles
pratiqueront la
stérilisation (ligature
des trompes), ou si les
véhicules transporteront
les femmes à l'hôpital
le plus proche où ce
procédé sera entrepris.
La plupart des hôpitaux
locaux de la région
autonome du Tibet ne
peuvent pas procéder à
la stérilisation par
manque de personnel
qualifié en chirurgie et
en anesthésie.
Le
niveau d'expertise du
personnel sanitaire
responsable des cliniques
mobiles varie
considérablement.
Souvent ils ne
connaissent pas les
effets secondaires des
contraceptifs, et ne
savent pas interroger les
femmes, ni choisir la
forme de contraceptif la
plus appropriée. Les
méthodes de
contraception ne
concernent généralement
que les femmes. Les
femmes tibétaines des
régions rurales n'ont
pas accès à des soins
appropriés ; le poste de
santé local peut se
trouver à plusieurs
jours de route, et ne pas
être accessible pendant
l'hiver ou à la saison
des pluies. Même
lorsqu'il est accessible,
le personnel de santé
est souvent jeune et
inexpérimenté, formé
en seulement un à deux
mois. Si le taux de
mortalité maternel est
très élevé au Tibet,
c'est en grande partie en
raison du manque d'accès
aux services de santé
des femmes des régions
rurales.
Depuis
1949, la Chine colonise
le Tibet. Entre 1949 et
1979, selon
l'administration
tibétaine en exil, 1,2
million de Tibétains ont
péri sous le joug
totalitaire chinois.
Avant l'invasion,
vivaient 6 millions de
Tibétains au Tibet, dont
20 % ont donc disparu. La
Chine surpeuplée impose
un contrôle des
naissances à un peuple
qui ne représente que
0,46 % de sa propre
population. Les chiffres
officiels indiquent une
croissance annuelle de
population dans la
région autonome du Tibet
de 0.73 %, entre
1992 et 1998, bien en
dessous du taux national
de 1.02 % en Chine. Des
mesures rigoureuses de
contrôle des naissances
sont imposées aux femmes
tibétaines par la force
et la contrainte, violant
la Convention sur
l'élimination de toutes
les formes de
discrimination à
l'égard des femmes
ratifiée par la Chine.
Qui
plus est, les procédés
d'avortement et de
stérilisation des femmes
tibétaines sont
pratiqués dans des
conditions mettant leur
santé en danger. Ils se
déroulent dans des
endroits non adaptés,
sans suivi médical, ni
médication, induisant de
nombreux décès
post-opératoires. Des
femmes enceintes de plus
de 3 mois et souvent
jusqu'au 9e mois sont
avortées de force par
injection de
"levanor",
substance chimique
inconnue en occident. Les
infanticides sont aussi
pratiqués à la
naissance du bébé par
à une piqûre dans la
tête.
En
réalité, le Tibet est
sous-peuplé et les
Tibétains estiment avoir
besoin de ressources
humaines ; les autorités
chinoises, pour leur
part, prétendent que le
contrôle des naissances
au Tibet est un moyen de
créer "une
population de
qualité".
La
question fondamentale que
se pose le peuple
tibétain est de savoir
si la politique chinoise
constitue une tentative
de plus pour supprimer
leur identité
spécifique.
En
effet, dans le même
temps la Chine planifie
le transfert de 10 à 15
millions de colons
chinois au Tibet d'ici à
2020, ce qui amène à
s'interroger
sérieusement sur
d'éventuelles violations
de la Convention pour la
prévention et la
répression du crime de
génocide.
Dans
ce contexte, nous
rappelons notre campagne
enjoignant les
scientifiques français
et européens à ne pas
collaborer avec les
autorités chinoises
responsables de cette
politique
discriminatoire. Cette
collaboration avec un
régime totalitaire nous
étonne, notamment dans
le contexte actuel de la
recherche en France.
http://www.tibet.fr/genome.htm