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De notre correspondant à
Clugnat (23), François
JAUMEAU
Copyright 2013 - François
Jaumeau
Le printemps des poètes est
en deuil - 21 mars 2013
La poésie perd un de ses piliers à l'heure où
s'ouvre le printemps des poètes Juliette Darle,
cette Sancerroise de souche, creusoise et
berrichonne de cur, parisienne d'adoption,
s'en est parti rejoindre ces "beaux
desperados" qu'elle a rencontré et
fréquenté, les Alberto Giacometti, Pablo
Picasso ou Fernand Léger au paradis des grands
hommes et au panthéon de l'humanité.
De sa carrière d'institutrice puis de directrice
d'école, elle a su pénétrer les grands cercles
littéraires avec un succès fulgurant, salué
par la critique et ces "figures d'avant
l'aube", Louis Aragon, Paul Eluard ou Blaise
Cendras lui adressant des articles élogieux et
des encouragements. Elle a toujours refusé de
dire son âge, lui préférant l'éternité de la
poésie, de cette poésie dont elle a été la
figure de proue en instituant le festival de
poésie murale à Aubigny-sur-Nère (Cher) en
1979, alliance et dialogue entre texte et art
pictural, ou du prix Tristan Tzara. A défaut
d'aller sur "le chemin de la mer", elle
restait très attachée à ce département de la
Creuse, et les ruines de la forteresse de Crozant
et des paysages autour de la Sédelle lui
inspirèrent de très beaux textes.
Son premier livre en 1957, destiné aux enfants,
"Léonard ou la machine volante" fut un
grand succès. Les succès vont alors
s'enchaîner sans faillir, elle qui ne publiait
qu'avec un haut degré d'exigence, forant
inlassablement la langue à la recherche de sa
quintessence et d'un chant profond. Ses premiers
poèmes, quant à eux, furent publiés dans les
revues dirigées par ce qu'on appelait les
intellectuels communistes.
Au-delà de cette Creuse de coeur, elle a su
conquérir le monde au travers de ces
"portes ouvertes" et séduire cette
élite culturelle du Canada ou d'ailleurs. Ce ne
fut jamais "le combat solitaire"
puisqu'uni avec un creusois de Méasnes, André,
dont elle partageait la vie depuis 60 ans et avec
qui toutes ces prestations artistiques n'auraient
pas été possibles.
Samedi 23 mars, ce sera toute une foule qui
viendra lui rendre un dernier hommage à
Méasnes, "l'instant d'un regard". Elle
restera, pour toujours, celle qui a fait briller
la poésie, résonner les murs des plus grands
établissements de sa voix forte et puissante,
avec ou sans l'accompagnement du
chanteur-compositeur Alain Bucci.
Francois Jaumeau
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