De notre correspondant à Nogent-sur-Marne (94), François JAUMEAU


Si les grandes nuits régionalistes sauvaient la culture et la mémoire du Terroir... - 27 novembre 2009


A événement exceptionnel, lieu d'exception. Ainsi, le Tarmac de Châteauroux (Indre), sorte de zénith, a accueilli fin novembre une grande manifestation du Terroir avec sa « nuit du Berry ». Dire que les habitants sont attachés à leurs traditions serait un pléonasme sachant que les organisateurs ont été très vite débordés par le nombre impressionnant de réservations, qu'une représentation supplémentaire a du être programmée.

Ce spectacle est né dans l'esprit du groupe folklorique de Nohant, les Gâs du Berry, pour fêter leur 120ème anniversaire; ils ont alors invités les autres groupes du Berry à les rejoindre. Devant le succès et l'enthousiasme du spectacle de 2008, ils ont alors décidé de se lancer un défi et d'organiser quelque chose de gigantesque dans la grande et toute nouvelle salle du département, le Tarmac situé sur l'écoparc des Chenevières de Déols.

Le défaut que nous pourrions leur imputer est que ces groupes ont été limités à la seule Indre sans aucune participation des chants et danses du Cher. N'oublions pas en effet que le Berry est constitué majoritairement de ces deux départements du Cher et de l'Indre auxquels il convient d'ajouter quelques franges de la Creuse ou de l'Indre-et-Loir. Pourquoi ne fait-on référence qu'au seul département de l'Indre pour évoquer le Berry? Peut-être parce que celui-ci a encore gardé davantage son caractère traditionnel et son aspect plus chaleureux qu'un Cher plus tourné vers le modernisme.

Mais, ce défaut a été comblé par une très haute scénographie mêlant plus de 250 danseurs, chanteurs, images de nos bouchures au fil des saisons et la participation exceptionnelle de la speakerine météo de TF1, Evelyne Dhéliat, avec un spot spécial précisant le microclimat de ce Berry. L'hommage à ce chantre de la poésie et à cet amoureux de sa province chérie, Jean-Louis Boncoeur, décédé il y a un peu plus de dix ans, n'a pas été oublié puisqu'il a constitué le fil rouge de ce spectacle de 3h30.

Les spectateurs étaient emballés par cette somptueuse prestation, venu dans ces lieux par esprit de fidélisation à leur territoire à l'image de ce couple de Vatan. Certains ont reproché à ce spectacle de faire une trop longue place à la musique classique de Frédéric Chopin comme ces familles venues de la Brenne.

De toute manière, cette nuit a été un superbe vecteur de transmission, de sensibilisation et de pérennisation de notre patrimoine local et de nos bouchures. En effet, celles-ci ont un rôle fondamental sur l'avenir de nos écosystèmes, lieu de refuge de nombreuses espèces de la faune locale (moineau, alouette, grive, rouge-gorge, pie, grillon, escargot [le luma] , chouette [la chavoche] , ...) mais aussi rôle de rétention de l'eau afin d'éviter le ravinement. Evitons que « le Boischaut ne devienne la Champagne »en citant notre personnalité castraise.

Un retour en arrière a également été fait sur le rôle de la résistance durant l'entre-deux guerres, et sur la base américaine de Châteauroux-Déols qui a permis à tout un département de prendre véritablement son essor.
La soirée s'est terminée tard dans la nuit, ou plutôt au petit matin, avec un grand bal populaire animé de belle manière par trois groupes.

Les organisateurs ont promis de renouveler cette expérience en invitant cette fois-ci le Cher à rejoindre les troupes, et en remerciant tous les acteurs de cette soirée, tous bénévoles ainsi que le maire de Châteauroux pour avoir permis l'ouverture des différentes gymnases de la ville pour les répétitions.



Francois Jaumeau