De notre correspondant à Paris (75), Stéphane LOISON


6 février 2011

Jeudi 3 février 2011
Auditorium du Louvre, Paris
Félix Mendelssohn-Bartholdy
Trio en ré mineur Op.49
Ernest Chausson
Trio en sol mineur Op.3

Trio con Fuoco
Samuel Parent, piano,
Sulliman Altmayer, violon
Gauthier Hermann, violoncelle

Le Trio con Fuoco, formé en 1998, a interprété ce jeudi, au concert de midi du Louvre, deux "tubes" des trios pour piano, violon et violoncelle.

L’Op.49 de Mendelssohn est une œuvre de maturité, même si le compositeur n’avait que trente ans. Un premier mouvement profond et varié, un andante émouvant au possible, un scherzo énergique et somptueux et un dernier mouvement sommet de l’œuvre. Heifetz, Rubinstein, Piatigorsky ou Cortot, Thibaud, Casals, ont laissé des interprétations magnifiques ; plus près de nous le Wanderer il y a une dizaine en donnait une interprétation magistrale ; Avec le Trio con Fuoco, c’est la jeunesse et l’allant qui prime et emporte notre adhésion malgré un équilibre pas encore trouvé du côté du violon. Le piano tient une place importante comme dans le second trio et Samuel Parent était parfait, Gauthier Hermann, était un peu en retrait et Sulliman Altmayer avait des petits problèmes d’attaques. Mais la fougue de ce trio balaye toute critique.

En deuxième partie l’Op3 de Chausson. C'est une pièce qui affiche un visage aux expressions multiples, oscillant tantôt vers l'exaltation, tantôt vers la tristesse, mais toujours avec cette tension affective qui représente pleinement le style naissant de son compositeur, un jeune homme de vingt six ans, déjà en pleine possession de son métier et avec une généreuse inspiration. D'une grande tenue, l’interprétation du Trio con Fuocco se remarquait par une excellente gestion des différents climats (lyrique, mélancolique, romantique). Tous étaient d'accord sur la définition à donner à ce programme intelligemment mené. Espérons qu’ils ne se lasseront pas trop vite à toujours jouer ces œuvres comme cela arrive souvent quand le répertoire est assez limité.



Stéphane Loison