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notre correspondant à
Paris (75), Stéphane
LOISON
Orchestre
National de France,
direction Daniele Gatti - 25 mai
2010
Choeur de Radio France,
chef de choeur Matthias
Brauer
piano David Fray
Théâtre des
Champs-Elysées, Paris
5 mai 2010
Richard Wagner :
Siegfried-Idyll
Parsifal: Enchantement du
Vendredi saint
Arnold Schönberg :
Concerto pour piano, opus
42
Claude Debussy :
Nocturnes
Cest un voyage
musical intéressant et
intelligent, que nous
proposait lONF sous
la direction de son chef
ce 5 mai au TCE. Associer
Wagner, Debussy et
Schönberg était assez
gonflé et quelque part
tombait sous le sens.
Mais est-ce parce quil
faisait une chaleur
caniculaire ce soir là
quune sorte de
langueur habitait Daniele
Gatti ?
Siegfried Idyll, sous sa
direction, sétiolait
; elle avait perdu ce
charme discret, ce
bonheur intime voulu par
un Wagner heureux. Ce
cadeau danniversaire
quil avait fait à
sa femme Cosima et dont
Nietzsche le comparait à
« une musique gaie et
profonde comme un
après-midi doctobre.
» était de plomb. On
avait limpression
que Gatti ne se sentait
nullement concerné,
laissant lorchestre
et les solistes bien
seuls. Debussy, depuis la
prise de direction de lONF
par le maestro et son
premier concert en tant
que tel, nest pas,
on le sait, sa cup of
tea. Nocturnes, sous ses
mains, sonnait avec des
relents wagnériens, les
traits forcés ; Les
sirènes, perdues au
milieu de lorchestre,
manquaient de cette
sensualité diaphane qui
auraient dû nous faire
perdre la raison et nous
entraîner à nous
réfugier au château de
Montsalvat. Hélas, même
lEnchantement du
Vendredi saint de
Parsifal manquait de
ferveur. Déjà à
Bayreuth on reprochait à
Gatti sa lenteur extrême
et son manque de sens dexpressivité.
Lorchestre et les
solistes eux pourtant
étaient bien en place
.mais
le Graal nest point
apparu !
Cest avec le
concerto pour piano de
Schönberg, uvre
difficile à lécoute,
que la soirée fût
réussie. Lorchestre
était parfait et David
Fray montra la richesse
de cette uvre et
son talent pianistique,
même sil y mit
plus de romantisme quelle
ne le contient. Le public
lui était conquis dès
son entrée et accepta ce
choix audacieux. Après
une vraie ovation, le bis
(la courante de la
sixième partita de Bach)
avait des allures
brouillonnes ; aujourdhui
ce nest plus que la
dextérité qui paye et
Fray était à son
affaire.
Si ce 5 mai lONF
était bien présent, cest
son chef qui était au
abonné absent. Il est
vrai quil était en
remplacement de Chailly,
peut-être est-ce la
raison de ce loupé ?
Attendons le prochain
concert Mahler, il
paraît que cest au
cours de linterprétation
de la quatrième
symphonie que Daniele
Gatti a été pressenti
pour devenir le directeur
musical de lONF ? Cest
le prochain programme quil
donnera le 17 juin au
Théâtre du Châtelet et
qui effacera sûrement
notre demi déception.
Stéphane Loison
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