De notre correspondant à Paris (75), Stéphane LOISON


Orchestre National de France sous la direction d’Alexander Vedernikov
Choeur de Radio France sous la direction Andrei Petrenko
Jeudi 18 mars 2010 - Théatre des Champs Elysées - 75008 Paris

Est-ce dans le cadre de l’année de la Russie en France ou simplement une coïncidence que l’ONF nous a offert un si beau parcours historique en ce jeudi 18 mars. Nous sommes passés d’Alexandre II à Nicholas II et à Staline avec trois oeuvres du répertoire musical russe. Si l’orchestre s’est un peu perdu dans la Nuit sur le Mont Chauve de Moussorgski (difficile pour un orchestre de commencer un concert avec une telle oeuvre) malgré une direction énergique d’Alexandre Vedernikov venu au pied levé remplacer Mikko Franck, c’est avec un jeune paniste à la calvitie naissante et avec une décontraction feinte qu’il a décoiffé la salle. Pour son premier concert à Paris Simon Trpceski a pris le concerto n°1 de Rachmaninoff à bras le corps. Bien sûr la conception harmonique pour orchestre est moins développée chez Rachmaninoff que chez Moussorgski, mais on sentait bien que l’ONF avait de l’admiration, de l’attention et pour ce pianiste et pour son chef Vedernikov. Simon Trpceski est une vraie révélation et confirme ce que nous avons entendu dans ses disques: Il est enthousiasmant ! C’est avec la cantate Alexandre Nevski de Prokofiev que les cheveux des auditeurs se sont dressés sur leur tête. Vedernikov était à son affaire et en grand directeur d’opéra qu’il est, il a entraîné l’orchestre et le choeur dans une mise en musique échevelée. Le chant des morts interprété par Olga Borodina fût un grand moment d’émotion. L’ONF a fait un bel hommage à cette musique venue du froid et a été à la hauteur de cette année de la Russie en France. Les russes Alexander Vedernikov, Andrei Petrenko, Olga Borodina en sont, n’en doutons pas, pour beaucoup.


Stéphane Loison