De notre correspondant à Paris (75), Stéphane LOISON


Les Oiseaux d’Aristophane - 20 avril 2010

Adaptation et mise en scène d’Alfredo Arias

Comédie Française, salle Richelieu, PARIS - Du 10 avril au 18 juillet 2010

Ne cherchez pas la comédie qu’a écrite Aristophane il y a 2500 ans , Alfredo Arias en a profité pour faire ce qu’il aime par dessus tout : un spectacle de cabaret, un music-hall pseudo politique. Ses oiseaux sont des oiseaux-comédiens qui à tour de rôle font des numéros avec jeux de mots lourdingues et jacassent un texte bourré d’allusions contemporaines qui ne seraient même pas dignes du Caveau de la République. On est dans une volière place de la Comédie Française, le décor représenté sur la scène. Peut-être est-ce ainsi que cela se passe dans les coulisses de cette auguste maison ? Le décor est beau, les costumes inégaux, on comprend vaguement qu’un monde utopique est créé pour lutter contre les puissants XXL ! (les dieux chez Aristophane) ; ça chante, (on entend la voix d’Emily Loizeau, oui il a osé !), ça coasse bien sûr, ça s’agite dans tous les sens et on n’y comprend que couic. Bref tout ce bruit n’a pas grand intérêt. Après les Joyeuses Commères de Windsor qui n’est pas une bonne pièce, on se demande si celle–ci à sa place dans le répertoire. Mais, quand Catherine Hiegel est seule en scène, à l’instar des Commères, notre attention est captée. Avec elle il se passe toujours quelque chose de l’ordre de l’émotion ! Curieusement elle joue devant l’entrée des artistes de la Comédie Française qu’elle ne franchit pas bien sûr ! Doit-on y voir une allusion à son éviction de cette maison ? Nous espérons vous voir quand même très bientôt, Madame, sur d’autres scènes, dans des spectacles moins chaotiques et dignes de votre talent.


Stéphane Loison