De notre correspondant à Paris (75), Stéphane LOISON


KAGUYAHIME - Ballet de Jiri Kylian - 17 juin 2010
Musique de Maki Ishii
Scénographe Michael Simon
Directeur Musical Michael De Roo
Opéra Bastille, Paris - Du 11 juin au 15 juillet 2010

Le chorégraphe tchèque Jiri Kylian était venu à Paris en 1991 avec Kaguyahime "princesse de lumière", inspiré d’un conte folklorique japonais du XIème siècle. Ce ballet avait été créé il y a 22 ans par le Nederlands Dans Theater. Aujourd’hui, remanié, il entre au répertoire du ballet de l’Opéra de Paris et c’est une très bonne nouvelle.

Loin de toute japoniaiserie, Kylian alterne violence et féerie, temps de grâce et frénésie collective sans l’ombre d’une prétention. Avec un décor épuré à l’extrême, sculpté par des lumières expressionnistes, ce ballet est d’une rare beauté. La troupe est mise en valeur par une chorégraphie très physique. Les solos abstraits de Kaguyahime sur une musique douce et limpide d’un folklore revisité, force l’admiration. Tout est impressionnant dans ce spectacle. Les scènes de guerre accompagnées de percussions laissent pantois. Marie-Agnés Gillot (Kaguyahime) et Mathias Heymann (l’Empereur) sont éblouissants de maîtrise et de poésie (en alternance le couple Agnés Letestu et Stéphane Bullion). On ne dira jamais assez le niveau exceptionnel de la troupe de l’Opéra de Paris. Il faudrait aussi citer tous les musiciens qui font un travail remarquable de précision sous la baguette efficace de Michael de Roo. L’intelligence est au rendez-vous avec ce très grand chorégraphe qui est épaulé, pour ce ballet, par le compositeur Maki Ishii qui a su mélanger avec bonheur tradition et modernité. A ne rater sous aucun prétexte.



Stéphane Loison