De notre correspondant à Paris (75), Stéphane LOISON


20 janvier 2012

Auditorium du Louvre, le Louvre, Paris
Vendredi 20 janvier 2012,
Viktoria Mullova, violon
Matthew Barley Ensemble

Bratsch : Bi Lovengo
John Levis & Bratsch : Django
Béla Bartok : Sept duos pour violon Sz.98
Zoltan Kodaly : Duo pour violon et violoncelle
Weather Report : Pursuit of the woman
Anonyme : Yura
Weather Report : The peasant
Du Oud : For Nedim

Bon c’était une soirée sympathique. Tout le monde sur scène avait le sourire, « la banane », ils ont sorti leurs vêtements baba cool, normal c’est un concert « cross over ». Barley et Mullova jouèrent façon MJQ des œuvres de Levis et de Weather Report. Ils mélangèrent entre deux duos de Bartok de bels tenus des pseudo-impros à la batterie, au vibraphone à la Milt Jackson, et un pianiste, couleur locale, était sur scène pour donner le ton jazz. Bref tout cela était coool! Mais pour un amateur de jazz c’était plutôt désolant. En général ce sont les musiciens de jazz qui prennent le répertoire classique et qui le font swinguer. Le MJQ et Gunter Schuller sont même allés plus loin avec leur Third Stream. Bach a été interprété par le MJQ, par Loussier, les Swinger Singers et ont eu un véritable succès. Est-ce intéressant ça se discute. Le problème des musiciens classiques quand ils veulent faire jazz, ils ne possèdent pas la technique, le swing nécessaire pour « balancer ». Mullova a une technique exceptionnelle mais dans l’impro elle reste d’une naïve pauvreté. N’est pas Grappelli, Ponty, Lockwood ou même Kennedy qui veut ! Le jazz a influencé la musique classique, pas l’inverse même s’il s’est nourri d’elle. Ce qui n’empêche pas des artistes comme Keith Jarrett, Chick Corea, Winton Marsalis … d’être aussi de bons interprètes du répertoire classique. Cette discussion est sans fin. Non la soirée fut magique grâce à l’interprétation de Duo pour violon et violoncelle de Kodaly. Rien que pour l’exécution de cette œuvre (un vrai silence régnait dans la salle) cela valait le déplacement. On peut aussi parler de For Nedim de Du Oud. Les autres œuvres, mis à part bien sûr des duos de Bartok méritaient d’être seulement que des bis. Avec le Kronos Quartet nous sommes à un autre niveau d’arrangement et de créativité dans ce genre de concert.


Stéphane Loison