De notre correspondant à Paris (75), Stéphane LOISON


23 mai 2012

Auditorium du Louvre, le Louvre, Paris
Mercredi 23 mai à 20h

Gleb Ivanov, piano

Franz Schubert
Sonate en la majeur D664
Sonate en la mineur D 784

Franz Liszt
Venezia e Napoli supplément
aux « Années de Pèlerinage, deuxième année » S 162
« Die lorelei » S 532
Charles Gounod / Franz Liszt
« Valse de Faust » S 407

Pour le dernier concert au Louvre, Liszt était encore présent; c’est la fin de son année, et Schubert en première partie. Gleb Ivanov était venu en 2005, jeune pianiste auréolé de ses prix, donner un concert à l’Auditorium ; Les prix, il a continué à les accumuler jusqu’à l’année dernière. Né dans une famille de musiciens, il a déjà une belle carrière derrière lui et a joué le répertoire pianistique avec des chefs prestigieux. Brillant technicien, il nous l’a prouvé ce 23 mai à l’Auditorium. Avec Liszt bien sûr qui demande une vélocité importante et qu’il possède, mais c’est plutôt avec les deux sonates de Schubert qu’il nous a enthousiasmé. Les sonates ne sont pas souvent données en récital; ennuyeuses diront certains mais souvent c'est parce qu’elles sont mal jouées. La Sonate D664 en la majeur, caractérisée par le brillant de la tonalité de la majeur dans le premier mouvement et la douceur nocturne d'un ré majeur dans le deuxième mouvement, Andante, est une sonate heureuse. Gleb Ivanov avec légèreté et concentration nous en a donné une très belle version. La D784 est plus connue ; elle a comme sous-titre Grande Sonate. Elle est plus sombre. Schubert n’a que 26 ans et sait qu’il a une maladie inexorable. Ivanov a fait surgir toutes les émotions qui sont instillées dans cette musique et la fin brutale et amère, ne laisse aucun doute sur l'issue du combat. Sans pathos, sans romantisme échevelé ce jeune pianiste a rendu justice à ces œuvres mal aimées.


Stéphane Loison