De notre correspondant à Paris (75), Stéphane LOISON


9 décembre 2010

Le Visage Emerveillé d’Anna de Noailles
Adaptation Ludovic Michel
Lee Fou Messica, soeur sainte Sophie
Mise en scène, Thierry Harcourt
Décor, Patricia Rabourdin
Lumières, Jacque Rouveyrollis
Costume, Christian Gasc
Théâtre Les Déchargeurs, Paris
Salle Vicky Messica
du 04 janvier au 26 février 2011
du mardi au samedi. à 21h30,

Ce texte poétique d’Anna de Noailles, Ludovic Michel et Lee Fou Messica le portent en eux depuis des années. Ils se sont lancés le défi de le mettre sur scène aujourd’hui ; C’est une belle tentative qu’ils ont réussie. L’amour et ses premiers vertiges, son apprentissage, ses angoisses, ses tourbillons, ses voluptés, ses affres, est un thème impérissable. Même si c’est à une jeune sœur, dans un couvent, que cela arrive, nous vibrons avec elle. La mise en scène moderne, limpide, avec de jolies trouvailles que le spectateur aura le plaisir de découvrir, le décor original, les lumières précises et inventives, le vêtement intemporel, plein de grâce et de légèreté, permettent à la jeune nonne Lee Fou Messica de nous faire partager, au cours des quatre saisons, sur un ton sans afféterie, sans romantisme, ses bonheurs, ses souffrances, ses questionnements d’être aimé et de ne pouvoir y répondre. Dieu y est bien mal malmené dans cette cellule sombre et exiguë et il ne fait rien pour se défendre ! Nous sommes loin de sœur sourire et ce conflit entre amour charnel et spirituel est éternel. Un conte cruel où pointe Cocteau et la relation passionnelle qui exista entre Anna de Noailles et Maurice Barrès. Une heure de poésie délicieuse… et perverse.



Stéphane Loison