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info du jeudi 30 mars 2017 N°
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- FRANCE
- FIL INFO POLITIQUE © - Nous sommes socialistes
! Lettre de Jean-Christophe Cambadélis aux amis,
camarades et militants : Jean-Christophe
Cambadélis (photo), Premier secrétaire du Parti
socialiste, a adressé aux camarades socialistes,
jeudi 30 mars 2016, une lettre intitulée "
Nous sommes socialistes ! ". Début de
citation : "Cher-e-s ami-e-s, cher-e-s
camarades, La presse lassée des affaires Fillon
et désintéressée des affaires de Marine Le Pen
a décidé de feuilletonner sur le Parti
socialiste. Ainsi, notre formation serait morte
et enterrée vivante par une défaite annoncée,
sondages à la main, par médias interposés. Au
moment même où Martin Schulz pour le SPD
apporte publiquement son soutien à Benoît Hamon
et Angela Merkel le reçoit. D'abord, cette
élection n'est pas terminée. Elle n'a pour
ainsi dire pas commencé, si on excepte un débat
surréaliste au regard des canons de la Vème
République. Ensuite, cette élection reste
brumeuse, cotonneuse et chaotique. Il y a certes
un classement sondagier de candidats, mais pas de
majorité. C'est à cette étape une élection
présidentielle sans majorité. Le seul mot
d'ordre apparent est « sus à toutes les
représentations » au nom d'un peuple mirage.
Cette ligne ne permet pas à celui-ci de trancher
sur l'avenir du pays. Ne concluons pas trop vite
au nom des sondages qui ont déjà démontré
qu'ils pouvaient être démentis par la
réalité. En particulier dans un moment de
montée des nationalismes, de l'isolationnisme
américain et de pression de la Russie
poutinienne. L'Europe déjà minée par
l'austérité et le Brexit ne résistera pas à
la crise française. Enfin, une élection gagnée
ou perdue ne détermine pas le devenir d'un
parti. Nous avons perdu en 2002, nous fûmes
même éliminés dès le premier tour. Nous nous
sommes remis rapidement. Nous avons gagné en
2012, pourtant qui peut dire que le Parti
socialiste avait réglé ses problèmes
politiques ou stratégiques ? Nous avons été
balayés aux élections municipales et
européennes, mais nous étions à plus de 23 %
aux élections départementales et 24 % aux
élections régionales qui ont suivi. Une
élection ne dissout pas une Histoire. Le parti
gaulliste a connu maintes mutations après ses
déroutes électorales. On vous dit ou prédit «
la saignée macroniste ». Il est vrai qu'une
partie de notre électorat voit dans le vote
Macron un moyen utile de faire barrage à
François Fillon pour défaire Marine Le Pen.
Pourtant, nous avons toujours pris nos
responsabilités face à Marine Le Pen et nous le
ferons encore. Cette équation était d'ailleurs
déjà en place lors de la primaire de la droite,
ce qui a amené 800 000 électeurs de gauche à
voter dans une grande majorité pour Alain
Juppé. Ce n'est pas une sanction des
socialistes. C'est une urgence politique dans une
panique démocratique. Mais ce réflexe est une
profonde erreur. On ne fait pas barrage au
nationalisme populiste en ne réglant pas le
problème à la racine. Un barrage endigue un
moment. Si on ne tarit pas la source, à la fin
le flux emporte tout. Pour autant, ce vote n'est
pas un vote d'adhésion. Et il pourrait revenir
à nous si nous étions collectivement capables
de dire que notre candidat Benoît Hamon est plus
réaliste que Jean-Luc Mélenchon et plus à
gauche qu'Emmanuel Macron. Jean-Luc Mélenchon
veut faire la révolution. Ce n'est pas la
solution. Il ne veut pas changer l'Europe comme
nous le proposons tous, il veut en sortir. Il a
refusé l'unité au moment où elle était
possible. Alors qu'il n'avait, lui, aucun
désaccord avec le candidat de la Belle alliance
populaire sur la lecture du quinquennat. Il a
délibérément clos le chapitre de l'union de la
gauche. Emmanuel Macron veut être dans
l'indéfinition pour mieux coaliser les
contraires autour de sa personne. Chacun sait que
c'est pour l'espace d'une élection. Et que dire
des 11 anciens ministres de Jacques Chirac qui se
sont engagés auprès de lui ? Cela fait sans
doute beaucoup pour rénover la vie politique,
sans parler de mener une politique «
équilibrée ». Il cherche à constituer un
centre qui veut s'émanciper et de la droite et
de la gauche, des représentations partisanes
comme des corps intermédiaires. Jean-Luc
Mélenchon et Emmanuel Macron rêvent, comme
beaucoup, d'un paysage recomposé où le Parti
socialiste serait émietté, éclaté, décimé.
On vous dit « les élu-e-s rejoignent Emmanuel
Macron ». 13 membres du gouvernement se sont
engagés en faveur de Benoît Hamon, 3 pour
Emmanuel Macron. 22 députés ont parrainés
Emmanuel Macron, 172 Benoît Hamon, et 18
sénateurs contre 53. Un seul Premier fédéral
sur 100 a rejoint Emmanuel Macron. Et on compte
à peine une dizaine de Secrétaires de section
sur 3500 qui font sa campagne. Le Parti
socialiste fait bloc et a donné les moyens
humains et financiers à notre candidat. Il a
accompagné l'élargissement de la Belle alliance
populaire aux partisans de Yannick Jadot. Il a
facilité l'organisation de la campagne, n'a pas
bougé lorsque le candidat a désiré voir ses
représentants dans chaque département. Le
Bureau national du Parti socialiste soutient la
campagne du candidat qui décide librement de ses
choix, comme à chaque présidentielle. Le
Secrétariat national et le Bureau national ont
engagé le dialogue sur le programme du candidat
- nul ne conteste le résultat - et un Bureau
national extraordinaire, en présence du Premier
ministre, a été organisé pour mobiliser toutes
les forces. On vous dit « que fait le Parti
socialiste vis-à-vis de ceux qui vont chez
Emmanuel Macron » ? D'abord les tenants de la
Saint-Barthélémy socialiste sont toujours de
très mauvais conseillers. Il faudrait
stigmatiser, exclure, couper. Qui peut croire que
ce nouveau feuilleton servirait notre candidat ?
Qui peut penser que ces purges favoriseraient les
élections législatives ? Ce n'est pas au Parti
socialiste d'agir pour régler les problèmes
internes de courants qui voient certains des
leurs se partager entre Emmanuel Macron et
Benoît Hamon. Ce n'est pas au Parti socialiste
d'être comptable des manques individuels de
certaines de ses personnalités. Notre position
est simple : Benoît Hamon est le candidat issu
de la primaire, légitimé par une convention
unanime du Parti socialiste. Ceux qui ont rejoint
En Marche ne sont donc plus au Parti socialiste.
Il n'y a pas de double appartenance. Ceux qui
parrainent ne peuvent plus s'en réclamer. Et il
faut condamner les manquements. Pour le reste,
nos statuts qui ont été adoptés à
l'unanimité du Congrès de Toulouse
indiquent que chaque fédération est en droit de
faire appel à la commission fédérale des
conflits pour tout manquement à la discipline.
Il n'y a chez nous - au contraire d'autres
organisations - aucun fait du prince. Dans ces
affaires, il faut être ferme et proportionné et
ne pas rendre central ce qui relève à cette
étape de décisions individuelles que je
combats. Voilà cher-es ami-es, cher-es
camarades, la réponse aux problèmes qui nous
sont posés. Le Parti socialiste est et
demeurera. Je veux le défendre, nous devons le
défendre car une République sans les
Socialistes est une démocratie amputée.
L'élection présidentielle n'est pas faite. Tout
est encore possible, le meilleur comme le pire.
Les sondages ne sont jamais une « assurance vie
» politique. Devant la fragmentation française,
source d'une crise sans précédent de la Vème
République, nous restons socialistes. Je
rappelle que notre pays n'est à l'abri de rien.
Il faut un peu de retenue. J'appelle tous les
socialistes au calme, au respect de leurs
principes et de leur cohérence pour une gauche
qui gouverne et qui transforme. Amitiés
socialistes, Jean-Christophe Cambadélis".
Fin de citation. SOURCE : Rédactions à Paris de FIL-INFO.TV ®
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FIL-INFO-FRANCE, LA CITATION DU JOUR : "La
police est sur les dents, celles des autres,
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