- SOMMAIRE
Mercredi 21 avril 2004 N° 700/22096
- HAITI
: Dans un rapport publié mardi, le
secrétaire général de l'ONU Kofi Annan
(photo) recommande la création, pour une
période de 24 mois, d'une force de
"stabilisation multidimensionnelle" en
Haïti, comprenant 6 700 hommes et 1 622 membres
de la police civile ainsi que le nombre
nécessaire de membres du personnel civil
international et local. Kofi Annan demande aux
Etats Membres de "confirmer qu'ils sont
toujours disposés à établir une mission de
suivi de l'ONU en s'engageant à fournir les
ressources financières et humaines nécessaires,
notamment en matière de contingents et de
membres de la police civile." Voir le rapport de Kofi Annan (format
pdf)
- SUISSE
: Dans son exposé devant la
Commission des droits de l'homme mardi à
Genève, l'expert indépendant de l'ONU sur la
situation des droits de l'homme en Haïti, Louis
Joinet, a déclaré que le processus de
transition en cours mettait en évidence les
lacunes du droit international en cas de
dysfonctionnement des institutions. Dans son
rapport, l'expert indépendant recommande
l'ouverture d'un bureau du Haut-commissaire aux
droits de l'homme en Haïti, tout en insistant
pour que ses missions soient clairement
précisées et fassent l'objet d'une information
auprès des représentants de la société
civile, faute de quoi il vaudrait mieux y
renoncer, sauf à compromettre durablement la
crédibilité des Nations Unies.
- HONDURAS
: Le président Ricardo Maduro, a
annoncé le retrait de ses 368 soldats déployés
en Irak.
- ARGENTINE
: Jorge Urso, juge fédéral, a lancé
mardi un mandat d'arrêt international contre
l'ancien président argentin Carlos Menem, 74
ans, qui a refusé de rentrer dans son pays pour
répondre à une convocation de la justice dans
le cadre d'une enquête pour corruption lors de
la privatisation des prisons fédérales durant
sa présidence, entre 1989 et 1999. Il vit au
Chili avec sa femme et son bébé de 5 mois. Le
juge Urso va maintenant demander au gouvernement
argentin de réclamer officiellement au Chili
l'extradition de Carlos Menem.
- Rép.
Dém. Congo : Le
Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), Luis
Moreno Ocampo, indique avoir reçu une lettre
signée par le Président de la République
démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila,
selon laquelle des crimes de la compétence de la
Cour Pénale Internationale ont été commis dans
l'ensemble de la RDC depuis l'entrée en vigueur
du Statut de Rome de la Cour Pénale
Internationale, le 1er juillet 2002.
Conformément au Statut de Rome, le Procureur
déterminera maintenant s'il y a une base
raisonnable pour ouvrir une enquête à l'égard
de la situation qui lui a été soumise.
- COTE
D'IVOIRE : Selon un communiqué de
l'ONU, plusieurs victimes des événements du 19
septembre 2002, se sont rassemblés mardi dans la
cathédrale Saint Paul d'Abidjan et ont entamé
une grève de la faim pour obtenir un
élargissement du mandat de la Commission
d'enquête internationale indépendante créée
par l'ONU pour enquêter sur les circonstances
des morts et des violations des droits de l'homme
qui ont eu lieu lors des manifestations à
Abidjan, les 25 et 26 mars 2004. Les grévistes
de la faim demandent un élargissement du mandat
de la Commission aux violations des droits de
l'homme commises en Côte d'Ivoire depuis le 19
septembre 2002 où une tentative de coup d'état
avait été perpétrée alors que le président Laurent Gbagbo était en
visite officielle en Italie. Le général Robert
Gueï, qui selon les autorités étaient à
l'origine de ce putsch, et déjà l'auteur d'un
coup d'état en décembre 1999, a été tué dans
l'attaque. Le ministre de la défense, Emile
Bogadoudou, a été abattu lorsque sa résidence
a été prise d'assaut.
- SOUDAN
: Après 2 refus consécutifs, les
autorités soudanaises ont autorisé mardi les
enquêteurs de l'ONU à entrer dans la région du
Darfour où les associations humanitaires et de
défense des droits de l'homme dénoncent des
violations des droits humains et une catastrophe
humanitaire.
- TANZANIE
: Ouverture mercredi et jeudi à
Arusha devant la chambre d'appel du Tribunal
pénal international pour le Rwanda (TPIR) du
procès en appel de l'ex-ministre de
l'Information dans le gouvernement intérimaire,
en place pendant le génocide de 1994 au Rwanda,
condamné à la prison à perpétuité le 15 mai
2003 en première instance après avoir été
déclaré coupable de génocide et de crimes
contre l'humanité pour sa responsabilité dans
le massacre de Tutsis et autres violations du
droit international humanitaire commis dans la
région de Bisesero (province de Kibuye, ouest du
Rwanda).
- SENEGAL
: Le Fonds monétaire international
(FMI) et la Banque mondiale ont annoncé lundi
l'allègement de la dette extérieure du
Sénégal qui s'élève à 850 millions de
dollars. Le Sénégal devient ainsi le 12e pays
à bénéficier d'une mesure d'allègement après
le Bénin, la Bolivie, le Burkina Faso, le
Guyana, la Mauritanie, le Mali, le Mozambique, le
Niger, la Tanzanie et l'Ouganda.
- ETATS-UNIS
: La Cour suprême a examiné mardi la
légalité des détentions illimitées de
prisonniers sur la base américaine de
Guantanamo, considérés par les Etats-Unis comme
des "combattants ennemis". Mardi, les 9
juges ont écouté les arguments des 2 parties,
ministère de la Justice et juristes, pour
déterminer si les quelque 600 détenus de
Guantanamo, pour beaucoup emprisonnés depuis
plus de deux ans sans avoir été inculpés et
sans accès à un avocat, ont le droit de
contester leur détention devant un tribunal
américain. De nombreuses associations de
défense des droits individuels dénoncent
régulièrement le "trou noir"
juridique dans lequel ils sont plongés.
"Les Etats-Unis ont créé une prison à
Guantanamo qui fonctionne entièrement en dehors
du droit", estiment notamment les juristes
du Centre pour les droits constitutionnels (CCR, Center for
Constitutional Rights) à New
York, qui représente plusieurs détenus à la
demande de leurs familles. Le Pentagone, de son
côté, affirme que les détentions à Guantanamo
visent principalement à empêcher le retour
"sur le champ de bataille" d'agents du
terrorisme mondial. ** Le Conseil
de sécurité de l'ONU, réuni en séance
publique, lundi à New York, a abordé la
question de l'exécution extrajudiciaire du
successeur de cheikh Yassine, Abdelaziz Rantissi
à la tête du mouvement Hamas. Nasser Al-Kidwa,
le représentant de la Palestine, a dénoncé
"le régime de terreur infligé au peuple
palestinien par la puissance occupante,
Israël." De ce point de vue, l'échec
récent du Conseil de sécurité à condamner
l'exécution extrajudiciaire du Cheikh Yassine a
enhardi le gouvernement israélien, a-t-il
estimé, avant de dénoncer le fait que le
Conseil de sécurité n'ait pas pris les mesures
nécessaires pour assurer la protection du peuple
palestinien, y compris à Jérusalem-Est, le
laissant, ce faisant, à la merci des actes de la
puissance occupante. Il a dénoncé la tentative
israélienne de retrait unilatéral de Gaza, dans
le but, selon lui, de donner une légitimité aux
colonies subsistant dans les territoires occupés
en contradiction avec les principes posés par la
Feuille de route et a appelé la communauté
internationale à réaffirmer qu'il ne saurait y
avoir de solution militaire au conflit. Nasser
Al-Kidwa a affirmé que "le terrorisme
résultait de l'occupation et non
l'inverse." L'ambassadeur d'Israël, Dan
Gillerman, a regretté que le Conseil de
sécurité se réunisse à nouveau non pas pour
condamner le meurtre de victimes innocentes mais
pour dénoncer la mort d'un architecte de ces
massacres, une démarche qui, selon lui, n'est
pas à porter au crédit de cet organe.
- ITALIE
: Le directeur général de
l'Organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture (FAO), Jacques
Diouf, a annoncé que la 24e Conférence
régionale pour l'Europe de la FAO, qui examinera
la situation de l'alimentation et de
l'agriculture de la région européenne au regard
notamment de la sécurité sanitaire, de la
qualité des aliments et de la contribution de la
recherche agricole au développement rural, se
tiendra du 5 au 7 mai 2004 à l'Ecole Nationale
Supérieure Agronomique de Montpellier ( ENSAM),
en France, en présence des Ministres de
l'agriculture des 44 Etats membres de la région,
du Représentant de l'Union Européenne, des
autres agences spécialisées et des
observateurs.
- GRANDE-BRETAGNE
: Après avoir à plusieurs reprises
rappelé son apposition à un tel projet, le
premier ministre Tony Blair a annoncé mardi
devant la Chambre des Communes l'organisation
d'un référendum, sans en fixer la date,
appelant les Britanniques à se prononcer sur la
future constitution européenne.
- BELGIQUE
: Après Sabine Dardelle, Laetitia
Delhez, 22 ans aujourd'hui, seconde rescapée du
pédophile Marc Dutroux, a témoigné devant la
cour d'assises d'Arlon. Enlevée le 9 août 1996,
elle a été libérée le 15 août 1996, trois
jours après l'arrestation de Dutroux. Elle a
raconté son calvaire détaillant son
enlèvement, les viols, les privations et la
"peur" constamment ressentie.
- ALLEMAGNE
: Axel Weber, professeur d'économie
internationale à l'université de Cologne et
membre du comité d'experts économiques
d'Allemagne, a été nommé à la tête de la
Bundesbank, Banque centrale allemande, après la
démission vendredi d'Ernst Welteke. Axel Weber
ne figurait pas sur la liste des candidats
pressentis parmi lesquels d'Alfred Tacke,
vice-ministre de l'Economie, de Juergen Stark,
président par intérim de la Bundesbank depuis
la démission d'Ernst Welteke ou encore de Caio
Koch-Weser, vice-ministre des Finances. Voir notre édition du 10 avril 2004
(Allemagne).
- FRANCE
: En vertu d'un arrêté ministériel
d'expulsion signé le 26 février 2004 par
Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur,
Abdelkader Bouziane, 52 ans, polygame, père de
16 enfants, imam salafiste de la banlieue de
Lyon, a été interpellé par la police mardi à
16 heures 30 et placé au centre de rétention de
l'aéroport lyonnais St Exupéry en vue de son
expulsion vers l'Algérie. Mahmoud Hebia, avocat
de l'imam a engagé une double procédure de
référé suspensif et de référé liberté
contre la décision de l'expulser vers
l'Algérie, pays où l'état d'urgence est
instauré depuis 1992. Il est accusé
"d'atteinte à l'ordre public, du fait de
son activité doctrinale salafiste" et de
"propos contraires aux droits de
l'Homme", "une mesure d'ordre public
destinée à protéger la collectivité
nationale" souligne le nouveau ministre de
l'intérieur, Dominique de Villepin. Lors d'une
interview contestée par l'association Es Salem,
qui gère la mosquée dite de l'Urssaff, parue
dans un magazine lyonnais, Lyon Mag, (condamné
pour diffamation dans l'affaire Tariq Ramadan), il avait
déclaré que le voile "est
obligatoire", que la femme ne peut
travailler avec des hommes "parce qu'elle
pourrait être tentée par l'adultère". Il
défend la polygamie et estime qu'un homme peut
battre sa femme comme prévu dans le Coran
"dans certaines conditions et notamment si
la femme trompe son mari". Il déclare aussi
souhaiter "l'instauration d'une République
islamique en France (...) et que le monde entier
devienne musulman, oui car les gens seraient plus
heureux en se rapprochant d'Allah". Le
ministre de la justice Dominique Perben s'est
déclaré "scandalisé et choqué" par
les propos de l'imam. Il a demandé mardi au
parquet de Lyon d'ouvrir une enquête
préliminaire précisant "qu'il appartient
à la Justice de dire qu'on ne peut pas tenir de
tels propos". Le parquet de Lyon (ministère
public) interrogé par l'AFP a estimé qu'il
n'existait pas, dans l'interview suscitant la
polémique, de motifs justifiant des poursuites
judiciaires, contrairement à ce qu'affirme le
député-maire communiste de Vénissieux
(Rhône), André Gerin, membre de la communauté
juive, "indigné" par ces propos,
ajoutant : "Il
est temps de ne plus accepter des imams venus de
l'étranger comme l'Algérie, le Maroc ou
l'Arabie Saoudite", demandant également au
gouvernement de rompre ses relations
diplomatiques avec l'Arabie Saoudite,
"soupçonnée de favoriser le prosélytisme
radical, de diffuser des pamphlets antisémites,
d'être une énorme tirelire pour le
terrorisme". Le porte parole du Parti
socialiste, Julien Dray, s'est également
"'indigné" dans un communiqué, des
propos de l'imam de Vénissieux en demandant que
"les résultats de l'enquête préliminaire
qui a été ouverte soient connus le plus
rapidement possible". Le Haut conseil à
l'intégration (HCI) a déclaré que les propos
attribués à cet imam n'étaient "pas
tolérables" et a rappelé qu'"aucun
motif, même religieux, ne justifie qu'on porte
atteinte à l'intégrité et la dignité de la
femme". Enfin, le président du Conseil
français du culte musulman (CFCM), Dalil
Boubakeur, s'est déclaré "excédé"
par "la chasse médiatique aux imams mal
embouchés, frustes et ignorants, qui alimente
une islamophobie insupportable". L'affaire
Abdelkader Bouziane fait la une de la presse
juive en France comme en Israël de
"Proche-Orient.info", site de
référence de la communauté juive de France,
selon l'AFP au Jérusalem Post en date du 20
avril 2004. Ndlr. Abdelkader Bouziane est
l'homonyme d'Abdelkader Bouziane (16 ans)
abattu d'une balle dans la nuque le 17 décembre
1997 sur la route de Fontainebleau à
Dammarie-lès-Lys en Seine-et-Marne par un
policer français, Laurent Lechiffre. Plus de détails sur le meurtre
inpuni d'Abdelkader Bouziane.
- IRAK
: Des obus de mortier ont été tirés
mardi contre une prison d'Abou Gharib à Bagdad
faisant 21 morts et 100 blessés. ** Un soldat
américain est mort mardi soir des suites de ses
blessures après l'attaque de son convoi près de
la ville de Mossoul. ** Un
porte-parole du Congrès national irakien (CNI) a
annoncé mardi la création d'un tribunal chargé
de juger Saddam Hussein et d'autres responsables
de son régime. Salem Chalabi a été nommé à
la tête du tribunal par un comité composé de
membres du Conseil de gouvernement irakien (CGI)
en vertu d'une loi adoptée par le CGI et
approuvée par l'administrateur américain Paul
Bremer. Le Congrès national irakien dispose d'un
représentant au sein de ce comité. Salem
Chalabi, un avocat qui a fait ses études aux
Etats-Unis, a désigné à son tour un groupe de
7 juges et de 4 procureurs en vue du procès,
dont la date n'a pas encore été fixée. Ils
suivront une formation, notamment en droit
international et sur les crimes de guerre et les
crimes contre l'humanité. ** Le
ministère canadien des Affaires étrangères a
indiqué mardi qu'un Canadien Rifaat Mohamed
Rifaat, un Torontois âgé de 41 ans d'origine
irakienne et travaillant pour une entreprise
saoudienne de construction, est porté disparu
depuis le 8 avril en Irak.
- JORDANIE
: Selon un responsable de la police,
les policiers sont intervenus mardi dans la
région d'Hachémi où 3 "terroristes"
présumés ont été abattus lors d'un
accrochage. ** Le roi Abdallah II qui
devait rencontrer mercredi à Washington le
président Bush a annulé cette rencontre
demandant au président américain de clarifier
sa position sur le processus de paix après le
soutien de Washington au plan de retrait
unilatéral avec les Palestiniens proposé par le
premier ministre israélien Ariel Sharon.
- BANDE
DE GAZA : L'armée israélienne a
mené une incursion à Beit Lahya, où 5
Palestiniens ont été tués et 21 autres
blessés.
- ISRAEL : L'état
hébreu a annoncé la libération mercredi après
18 ans de prison, dont 11 ans en isolement,
"l'espion nucléaire" Mordehaï Vanunu
qui sera toutefois soumis à des restrictions
drastiques de ses droits, notamment la privation
de passeport et l'interdiction d'approcher
l'aréoport Ben Gourion. Plus de détails : Mordechaï Vanunu
prisonnier d'opinion détenu en Israël depuis 18
ans ; Le cas Mordechaï Vanunu ; L'arsenal nucléaire d'Israël que n'ont jamais
contrôlé ni l'ONU ni l'AIEA ; Qui expertisera l'arsenal
nucléaire d'Israël ? Israël : armes secrètes ; Israël sommé de signer le Traité
de non-prolifération nucléaire ; Arsenal nucléaire d'Israël en 2002 (données
du SIPRI Stockholm International
Peace Research Institute)
La citation du jour : "Il
est plus facile de faire d'un bon un méchant que
d'un méchant un bon" Théognis de Mégare,
poète grec, VIè siècle avant J. C.
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