Fil info du lundi 18 février 2019 N° 5341/26738

FIL INFO RUSSIE © - Réaction de Maria Zakharova sur la situation au Venezuela et l'envoi d'un convoi humanitaire américain : Début de citation : (...) "Il est prévu d'envoyer un fret depuis le territoire d'un Etat voisin, qui sera présenté comme une "aide humanitaire" pour le peuple vénézuélien. Compte tenu de la position adoptée à ce sujet par les autorités légitimes du pays, les auteurs de l'initiative ont l'intention de "faire une percée" en provoquant les garde-frontières et les militaires à utiliser la force. Le but étant de diviser les militaires (ce n'est pas par hasard que le "président par intérim" leur a fixé l'ultimatum de passer de son côté d'ici huit jours) ou de provoquer des victimes emblématiques, un "Maïdan vénézuélien", une "Centurie céleste", permettant de mettre en application l'option d'une intervention extérieure. Les meilleurs producteurs de la campagne anti-vénézuélienne actuelle à Washington, y compris les sénateurs Marco Rubio et Mario Diaz-Balart, sont déjà arrivés dans la ville colombienne frontalière de Cúcuta, devenue célèbre ces derniers jours. Que veulent les auteurs d'un tel scénario ? La question est légitime. S'il s'agit d'aider la population du pays avec de prétendues cargaisons humanitaires, il serait raisonnable de demander. Premièrement, ne serait-il pas plus juste, au lieu d'une tentative hypocrite de faire entrer une "aide" de quelques centaines de millions de dollars, de débloquer les comptes des entreprises publiques vénézuéliennes dans les banques américaines pour un total de 11 milliards de dollars (alloués par le gouvernement pour acheter des médicaments, de la nourriture et des produits de première nécessité) ou les fonds et les actifs de la compagnie PDVSA pour 7 milliards de dollars ? Le préjudice total des restrictions américaines contre le Venezuela depuis 2013 est estimé à 345 milliards de dollars. Ces sanctions illégales, visant à étouffer l'économie vénézuélienne, ne sont certainement pas destinées à faciliter la situation des citoyens ordinaires de ce pays. Deuxièmement, si les organisateurs ont effectivement et uniquement pour but d'apporter une aide aux personnes dans le besoin, pourquoi ne pas utiliser à ces fins les établissements spécialisés et vérifiés de l'ONU, qui ont une grande et inestimable expérience dans la réalisation de telles opérations ? Peut-être parce que les principes de leur activité sont l'impartialité, la neutralité, l'indépendance et l'humanité, et que les démarches sont forcément coordonnées avec les autorités légitimes ou les organisations régionales influentes et méritant la confiance de toutes les parties (par exemple, la Caricom) ? Bien évidemment, ces questions ne se posent pas s'il s'agit d'une provocation organisée et d'une spéculation sur une cause noble. Dans ce cas se pose une autre question, qui s'adresse notamment aux Latino-Américains. Nous savons que l'histoire difficile de la région y a engendré une forte allergie à l'ingérence militaire étrangère, qui avait généralement lieu "depuis le nord", du côté des Etats-Unis. Nous savons que tous les pays d'Amérique latine et des Caraïbes, indépendamment de l'orientation politique de leur gouvernement, se sont prononcés contre une intervention militaire au Venezuela. Sa possibilité est évoquée seulement par les Etats-Unis et, étrangement (ou peut-être n'est-ce pas si étrange), par le "président vénézuélien par intérim", à tel point que parfois même les "superviseurs" américains doivent le calmer. La région est-elle vraiment prête à tolérer un tel scénario de force? La voix des Latino-Américains contre la provocation et pour la protection de l'Amérique latine, proclamée zone de paix à une époque, serait très importante aujourd'hui. Je voudrais rappeler les événements de 1986, quand l'"aide humanitaire pour le Nicaragua" s'était révélée être un lot d'armes pour les troupes des "contras". D'ailleurs, l'opération avait été supervisée par l'actuel représentant des Etats-Unis pour le Venezuela Elliott Abrams. Nous soulignons à nouveau que le règlement des problèmes vénézuéliens relève du droit exclusif, de la compétence et de la responsabilité des Vénézuéliens eux-mêmes, et qu'ils doivent en profiter sans ingérence provocatrice extérieure. La contribution internationale, et surtout régionale, doit être orientée sur l'apport de l'aide la plus bienveillante. C'est pourquoi nous saluons les objectifs déclarés et poursuivis par les membres du "mécanisme de Montevideo" - le Mexique, l'Uruguay, la Bolivie et les pays de la Caricom. De notre côté, nous sommes prêts à contribuer à la recherche d'une entente mutuelle entre toutes les forces constructives et patriotiques au Venezuela". Fin de citation. SOURCE : FIL-INFO-FRANCE ® https://fil-info-france.com ; Premier quotidien international francophone indépendant et participatif ; ISSN 1634-4979 © / ISSN 1638-1572 © ; Reproduction interdite : Tous droits de propriété industrielle et intellectuelle réservés.


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"Quand on se mêle de diriger une révolution, la difficulté n'est pas de la faire aller, mais de la retenir" Comte de Mirabeau


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