- Lundi
3 novembre 2003 N° 554/20576
- ISRAEL
: Près de 100 000 personnes ont rendu
hommage, pour le 8ème anniversaire de sa mort,
au premier ministre israélien Ytzhak Rabin,
assassiné le 4 novembre 1995 par Yigal Amir, un
étudiant religieux fondamentaliste juif opposé
aux accords d'Oslo sur l'autonomie palestinienne
(1993) qui fut condamné avant d'être grâcié.
1500 policiers étaient mobilisés pour la
sécurité des participants dont le président du
Parti travailliste israélien Shimon Peres, le
maire de Tel Aviv, Ron Huldai, et Daliah
Rabin-Pelossof, fille de l'ex-premier ministre,
qui ont pu tenir un discours de paix en faveur de
"l'initiative de Genève" devant des
vitres blindées, quelques heures après la
profanation (croix gamée peinte) par des
inconnus de la stèle érigée à Tel Aviv en
l'honneur du Prix Nobel 1994 assassiné. Plus de
détails : Dossier sur l'assassinat d'Ytshak
Rabin ; Le Centre Ytzhak Rabin ; Hommage à Y. Rabin : son dernier
discours. ** Alors que
le Premier ministre Ariel Sharon s'envolait pour
Moscou, le trafic aérien était suspendu
dimanche pendant 2 heures sur fond de menace
d'une grève générale lundi pour dénoncer le
projet du gouvernement de contrôler les fonds de
pension des employés des services publics, et
les menaces du Trésor d'annuler unilatéralement
des conventions collectives par un simple vote au
Parlement. ** L'enquête de police pour
prévarication, corruption et financement
illégal présumés (primaires de 1999 du Likoud,
parti de droite) se poursuit contre Ariel Sharon
et ses 2 fils, Omri (député) et Gilad
(économiste). 2 affaires distinctes portant sur
plusieurs millions de dollars de prêt douteux et
de pots de vins, et où, selon le quotidien
"Yediot Ahronot" les Sycomores, le
ranch privé du Premier ministre israélien dans
le désert du Néguev (sud) aurait été
hypothèqué 2 fois, incroyable quand on sait que
celui-ci appartient à l'Etat israélien, Ariel
Sharon n'en ayant que l'usufruit, (droit
d'usage), "soupçons de calomnies
méprisables", a répondu l'intéressé. A
la suite du refus "d'explications", le
site Internet du Likoud avait été bloqué par
des centaines de messages dénonçant le
"népotisme de la famille Sharon" où
les fils Omri et Gilad Sharon étaient même
comparés à Oudaï et Qousay, les deux fils de
Saddam Hussein.
- RUSSIE
: Le Premier ministre Ariel Sharon a
entamé dimanche une visite de trois jours à
Moscou où il rencontrera le président russe
Vladimir Poutine. Selon la ministre de
l'intégration Tzipi Livni qui
accompagne M. Sharon, ce dernier va demander au
président russe l'abandon de son projet onusien
sur la feuille de route (plan de paix) visant à
rendre obligatoire son application, estimant que
"nous ne souhaitons pas que la Feuille de
route soit entérinée par le Conseil de
sécurité car nous avons exprimé de sérieuses
réserves à son sujet". Le premier ministre
entend également exprimer ses
"inquiètudes" quant à l'échange de
technologies entre la Russie et l'Iran, la
question du programme nucléaire de l'Iran étant
"la plus grave menace stratégique pour la
sécurité de l'Etat hébreu." Ariel Sharon doit également
proposer au président russe un renforcement de
la coopération "contre le terrorisme
islamique qui sévit dans les deux pays". ** Après les réactions de
Washington qui estimait vendredi que "la
Russie risquait d'effrayer les investisseurs
étrangers après la décision prise de geler les
titres de la société pétrolière Ioukos et
d'arrêter son patron Mikhaïl
Khodorkovski", le porte-parole du ministère
des Affaires étrangères, Alexandre Iakovenko, a
jugé que "ce genre de déclarations du
Département d'Etat américain sont pour le moins
incorrectes et irrespectueuses envers la
Russie" ajoutant : "nous nous rappelons
quelle a été cette même attitude de deux poids
deux mesures concernant la Tchétchénie, quand
était évoqué l'emploi disproportionné des
forces armées, mais si on regarde maintenant
comment agissent les soldats américains en Irak
nous pouvons voir que tout cela est très
éloigné du respect des droits de l'homme".
Dans son édition de dimanche, le Sunday Times a
rapporté que "le contrôle des actions du
pétrolier Ioukos détenues par son patron
Mikhaïl Khodorkovski a été transféré au
banquier britannique Jacob Rothschild, dans le
cadre d'un accord établi avant l'arrestation de
l'oligarque russe". Le quotidien précise
que J Rothschild "contrôle désormais les
droits de vote de titres de Ioukos d'une valeur
totale de huit milliards de livres (11,6
milliards d'euros)"
- CISJORDANIE
: Les Brigades des Martyrs Al-Aqsa ont
revendiqué l'attaque perpétrée dimanche contre
un convoi militaire israélien faisant 5 blessés
parmi les soldats. ** Le premier
ministre Ahmed Qoreï a déclaré samedi qu'il
était prêt à reprendre les négociations avec
son homologue israélien, Ariel Sharon. Dans une
conférence de presse à Ramallah, M. Qoreï a
précisé "qu'il ne dirait pas non à une
rencontre avec A. Sharon mais que rien n'était
prévu dans l'immédiat" tout en confirmant
"des contacts des deux côtés".
- BANDE
DE GAZA : 2 Palestiniens ont été
blessés et 1 autre abattu samedi soir près de
Khan Younès par l'armée israélienne qui, selon
un porte-parole militaire, s'apprêtaient à
franchir la clôture de sécurité" et
avaient fait feu sur les soldats israéliens.
- IRAK
: Un hélicoptère de transport de
troupes avec 35 personnes à bord qui se rendait
sur l'aéroport international de Bagdad a été
abattu dimanche près de Falloujah par une
"arme non identifiée" faisant 13 morts
et 20 blessés. C'est l'attaque la plus
meurtrière depuis le début de la guerre en Irak
déclenchée en mars dernier. ** Des obus de
mortier ont été tirés dimanche soir à Kirkouk
près des bureaux des Nations unies faisant 1
mort et 8 blessés parmi les civils irakiens. ** L'administrateur
civil américain, Paul Bremer, a déclaré, au
cours d'une conférence de presse que
"Saddam Hussein était vivant et en Irak. Sa
capture et sa mort sont notre première
priorité". Le secrétaire d'état à la
défense, Donald Rumsfeld, a réaffirmé la
"détermination américaine à poursuivre
son rôle en Irak" malgré l'amplification
des attaques contre les soldats américains.
- TURQUIE
: 4 enfants de 7 à 10 ans ont été
tués et 7 autres blessés lors de l'explosion
d'un engin qu'ils avaient trouvé près de leur
école à Uludere, petit village à la frontière
irakienne. Entre 1984 et 1999, de violents
combats ont opposé dans cette région les
troupes turques aux combattants du PKK (Parti des
Travailleurs du Kurdistan, aujourd'hui rebaptisé
Kadek) qui luttaient pour l'indépendance du
Kurdistan, laissant derrière eux de nombreux
projectiles.
- GEORGIE
: Les élections législatives se sont
déroulées dimanche dans un climat de tension.
L'opposition a dénoncé des fraudes et "le
peu de sérieux dans les préparatifs de ces
élections, des listes électorales qui ne sont
pas à jour et ne permettent pas de tenir un
scrutin fiable et juste" et menacé de
reprendre les manifestations en cas de scrutin
faussé. La Commission centrale électorale avait
accéléré la révision des listes après que la
femme du Président Chevardnadzé ait constaté
qu'elle n'apparaissait pas sur les listes. La
présidente de la Commission a affirmé qu'une
marge d'erreur de 17 % est possible. Le Conseil
de l'Europe avait appelé "à un respect des
normes électorales européennes". D'après
les sondages, l'opposition devrait remporter ce
scrutin. Les Géorgiens désapprouvent le
président Chevardnadzé qu'ils accusent de
mauvaise gestion et d'immobilisme face à la
corruption au sein du gouvernement. L'OSCE et le
Conseil de l'Europe ont envoyé des observateurs
sur place. Déjà de nombreuses irrégularités
ont été constatées : plusieurs milliers
d'électeurs dans les zones où l'opposition est
majoritaire n'ont pas pu voter, leur nom ne
figurant pas sur les listes électorales.
- ETATS-UNIS
: L'Assemblée générale des Nations
Unies a adopté la Convention des Nations
Unies contre la corruption qui sera
ouverte à la signature à Merida (Mexique) du 9
au 11 décembre prochain. **
Lors d'un meeting samedi à
Southaven (Mississippi, sud) pour soutenir un
candidat républicain, le président Bush aurait
été menacé par un attentat. Une voiture est
arrivée à vive allure près du cortège
présidentiel. Prise en chasse par la police,
elle s'est écrasée contre un mur. Selon les
journalistes présents sur place, une femme
était au volant ainsi que des enfants en bas
âge à l'arrière du véhicule. Les services de
sécurité ont déclaré "qu'à aucun moment
le président Bush n'a été menacé" et
"aucun coup de feu n'a été tiré". ** Les pluies
qui sont tombés ce week-end sur la Californie
ont eu raison des incendies qui dévastaient
depuis plus de 10 jours le sud de cet état. Le
bilan est lourd : 22 personnes ont trouvé la
mort, 300 000 hectares ont été détruits et 3
000 maisons ont brûlé. 100 000 personnes ont
dû être évacuées.
- FRANCE
: Plusieurs dizaines de manifestants
de l'association "Liberté, j'écris ton
nom" ont planté symboliquement
dimanche 2 plants de maïs en pot sur le
Champ-de-Mars (face à la tour Eiffel) à Paris
en soutien à la recherche sur les OGM
(organismes génétiquement modifiés) afin de
"lancer
un débat dans ce qui n'est pour l'instant qu'un
monologue des "antis". Ni pour, ni
contre, pour un vrai débat, pour une recherche
libérée !". Attac, la Confédération paysanne, Greenpeace et France
Nature Environnement ont réagi dans un
communiqué estimant que "cette démarche
montre à quel point le lobby des OGM est
désespéré du rejet par les citoyens
européens". Rappelons
que la levée du moratoire sur la culture et la
commercialisation d'OGM est en passe d'être
rendue effective par la commission
européenne.
- ALLEMAGNE
: Environ 100 000 personnes venues de
tout le pays ont manifesté samedi à Berlin
contre le plan de réformes sociales du
gouvernement.
- TANZANIE
: Le procès de 4 anciens ministres de
l'ex-gouvernement au pouvoir en 1994 pendant le
génocide devrait s'ouvrir lundi à Arusha devant
le Tribunal Pénal International pour le Rwanda
(TPIR). Casimir Bizimungu, ex-ministre de la
Santé, Jérôme Bicamumpaka, ex-ministre des
Affaires étrangères, Justin Mugenzi,
ex-ministre du Commerce, et Prosper Mugiraneza,
ex-ministre de la Fonction publique seront jugés
pour crimes de guerre et génocide. Ils sont
accusés d'avoir "exercé une autorité sur
les milices. L'acte d'accusation précise que les
4 ex-ministres "savaient ou devaient savoir
que des massacres de Tutsis étaient en train de
se commettre" mais "n'ont pas agi pour
faire cesser ces massacres ou en punir les
responsables".
- LIBERIA
: Les rebelles auraient lancé ce
week-end des attaques dans le nord-est du pays,
à la frontière avec la Côte d'Ivoire, malgré
la signature, en août dernier d'un accord de
cessez-le-feu. L'ONU a envoyé une mission
d'inspection sur place.
- AFRIQUE
DU SUD : Le gouvernement burundais
et le principal mouvement rebelle, FDD (Forces
pour la Défense de la Démocratie), ont paraphé
dimanche à Prétoria un accord de paix final qui
mettrait un terme à 10 ans de guerre civile qui
a fait au moins 300 000 morts. Selon un haut
responsable sud africain, l'accord prévoit
notamment la participation du chef des FDD,
Pierre Nkurunziza, au sein du futur gouvernement
de transition.
- DJIBOUTI : L'agence
gouvernementale américaine, USAID (U.S
Agency for International Development), a accordé
une aide de 20 millions de dollars à ce pays
dans le but de mettre en place des programmes de
développement dans les secteurs de l'éducation
et de la santé.
- SAO
TOME ET PRINCIPE : Le
président brésilien Ignacio Lula Da Silva,
accompagné de 9 ministres et d'une délégation
de 160 hommes d'affaires, a commencé dimanche
sur cette île la première étape d'une tournée
de 8 jours sur le continent qui le mènera
successivement au Mozambique, en Namibie et en
Afrique du Sud. Ce tout petit pays de 694 km2
pour 140 000 habitants parmi les plus pauvres du
monde regorgerait, selon plusieurs compagnies
pétrolières, de réserves en pétrole brut pour
plus de 200 ans et qui sont évaluées à 2
milliards de barils.
- BRESIL
: La Conférence nationale des
Evêques a estimé samedi que le président Lula
da Silva "mène la même politique
macro-économique que son prédécesseur".
Dans un document (non officiel) publié vendredi
les évêques critiquent la politique menée par
le président Lula qui veut rassurer les
capitales étrangères et les organisations
multinationales sans tenir compte des besoins de
la population dans un pays où 16 millions de
personnes (sur 44 millions d'habitants) sont
affectées par la faim et où le chômage atteint
des chiffres record. A Sao Paulo, par exemple,
une personne sur 5 est sans emploi. Plus de
détails : La faim qui tenaille ; Note de synthèse sur la politique
sociale du Brésil ; Violations des droits humains au
Brésil ; Concentration des terres au Brésil,
une politique de la pauvreté ; Brésil : Terres sans
paysans.
La citation du jour : "Le
processus de paix ressemble à une nuit de noces
dans un champ de mines." Shimon Peres,
président du parti travailliste israélien.
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